La première à se lancer dans notre challenge pour vous faire découvrir de jeunes scientifiques caribéens, Sydia SADIKALAY est une chercheuse ambitieuse qui souhaite transmettre son expérience aux autres jeunes.
Je vous laisse découvrir son parcours, ses expériences et ses succès à travers cette interview.
Le Labo réCréatif :Bonjour Syndia, peux-tu te présenter?
Syndia SADIKALAY : Bonjour, je me présente Syndia Sadikalay, j’ai 32 ans. J’ai débuté mon cursus par un Brevet de Technicien Supérieur bioanalyses et contrôle en Martinique, puis poursuivi en Licence et master sciences technologie santé, biologie de la santé avec une spécialisation en microbiologie tropicale. En 2018, j’ai obtenu le grade de docteur en sciences dans le domaine de la biologie et la physiologie des organismes.
LLR : Pourquoi avoir choisi un parcours scientifique? D’oú vient ton intérêt pour les sciences?
SS : Pour être franche, au début, c’est le parcours scientifique qui m’a choisi et non moi qui l’ai choisi. J’ai réellement pris conscience que je voulais travailler dans la recherche durant mon stage (au CHU de Martinique) de licence 3ème année.
Mon intérêt scientifique me vient de mon environnement familial. Mes parents et mon frère sont des modèles pour moi. Quand j’étais toute petite, j’ai les ai toujours vu travailler, curieux de ce qui les entoure …
Donc ils ont construit et éveillé cet esprit scientifique, de découverte de mon environnement.
LLR: Explique nous en quoi consiste le métier de chercheur en Guadeloupe?
SS : Un chercheur c’est quelqu’un qui va traiter un sujet dans un domaine particulier pour répondre à des questions. Pour ce faire, il émet des hypothèses, fait des expérimentations et ensuite analyse les résultats.
LLR: Tu es la lauréate du prix Luminas pour la catégorie « recherche universitaire ». Peux -tu nous en dire plus sur ta thèse? Et sur ce prix?
SS : J’ai effectué ma thèse à l’Institut Pasteur de la Guadeloupe. Ce projet avait pour objectif de déterminer si l’utilisation des excréments compostés (d’origine humaine ou animale) contaminaient les sols et les légumes par des bactéries pathogènes pour l’homme et résistantes aux antibiotiques.
Nous avons pu démontrer que le compostage (dans le respect du protocole de fabrication) était un moyen efficace pour lutter contre la résistance aux antibiotiques tout en valorisant nos déchets. Donc, chacun d’entre nous, pouvons composter nos déchets (végétaux, excréments d’animaux) et ensuite l’utiliser comme engrais pour nos cultures.
En 2019, j’ai remporté le prix « Recherche universitaire » de concours Luminas en Martinique. L’objectif de ce concours est de mettre à l’honneur des Martiniquais qui font des « choses extraordinaires » en Martinique mais aussi dans le monde entier. Des jeunes dont les parcours peuvent et doivent inspirer. Je voulais vraiment montrer aux jeunes que nous pouvons avoir une formation de qualité aux Antilles.
LLR: Tu as remporté le prix du public pour « ma thèse en 180 secondes ». Explique-nous en quoi consiste ce concours?
SS : Ce concours national consiste à présenter ses travaux de thèse de manière vulgarisée durant 3 min. C’est un travail très intéressant à faire car résumer 3 ans de travaux en 3 minutes a été un exercice très intéressant à réaliser.
LLR: Comme tu le sais, Le Labo récréatif propose des ateliers d’éveil scientifique à l’attention des enfants. Notre activité tourne autour de la médiation et de la vulgarisation scientifique. Penses-tu qu’il est important de parler des sciences aux enfants?
C’est vraiment une belle initiative de votre part pour les enfants qui pourront avoir une première approche de la science sous forme ludique.
SS: Je suis sûre qu’ils en garderont de très bons souvenirs et même susciter un engouement pour mieux comprendre ce qui se passe autour d’eux. Il est important de parler de sciences aux enfants, petit, ils sont beaucoup plus réceptifs. Cette forme ludique est toujours appréciée par les enfants. Cela permettra de démocratiser la recherche où l’on pense que seul l’élite peut y avoir accès.
Il y a tellement de choses aussi à découvrir à leur âge, le mieux à faire, c’est vraiment d’éveiller cette curiosité et pourquoi pas des vocations.
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