Les questions que l’on se pose sur le vaccin contre la COVID19

par | Jan 10, 2021 | Revue scientifique | 0 commentaires

Le vendredi 9 Janvier 2021, Valérie DENUX, Directrice de l’agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe et quelques grandes figures politiques de notre île ont été vaccinés contre le coronavirus (le SARS-CoV2). Ceci afin de montrer l’exemple, d’inciter les plus fragiles (les personnes susceptibles de développer une forme sévère en cas d’infection au Coronavirus) d’entre nous à sauter le pas et surtout de nous prouver que nous ne devons pas avoir peur de cette vaccination.

Vous êtes comme moi si malgré tout ceci vous vous posez encore des questions sur le vaccin contre le SARS-CoV2 : Que sont les vaccins à Acide Ribonucléique messager (ARNm)? Pourquoi a-t-il été développé aussi rapidement? Quels sont les effets secondaires? Sommes-nous considérés comme des cobayes? La vaccination signifie t-elle l’arrêt du port du masque?

Le Labo réCréatif a mené l’enquête et vous livre ici les réponses.

Les vaccins à Acide Ribonucléique messager (ARNm), une « nouvelle » technologie?

Deux vaccins sont autorisés en France, celui de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna. Ils reposent tous les deux sur une technologie vaccinale dite « nouvelle » : l’ARNm ou Acide Ribonucléique messager. Bien qu’appelées nouvelles, ces plateformes sont développées depuis plus de 20 ans, cependant les vaccins contre la COVID19 sont les premiers à avoir atteints le stade de l’autorisation de mise sous le marché pour l’homme.

Il existe plusieurs technologies vaccinales :

En plus de l’agent infectieux, les vaccins peuvent contenir des conservateurs, des stabilisants et/ou des adjuvants (présents surtout pour les vaccins désactivés) permettant au système immunitaire de répondre de manière efficace et donc de défendre l’organisme contre l’infection ciblée par le vaccin.

Le vaccin contre le SARS-coV2 est un vaccin inactivé utilisant la technologie de l’acide nucléique ou plus particulièrement à l’ARNm.

Comment fonctionnent les vaccins à ARNm?

Nos cellules sont constituées de plusieurs éléments appelés les organites. Les plus importants pour comprendre le fonctionnement des vaccins à ARNm sont :

  • le noyau (qui contient notre code génétique grâce à l’ADN),
  • le cytoplasme (liquide dans lequel baigne les différents éléments de la cellule),
  • les ribosomes (qui assemblent des acides animés pour former des protéines).
La cellule animale

Fig 2. La cellule animale (source : https://lewebpedagogique.com)

Étape 1 : La transcription

La transcription est le processus par lequel un morceau d’ARN (Acide ribonucléique) appelé ARNm est construit à l’aide d’une séquence d’ADN. Ce processus se fait dans le noyau de la cellule.

L’ARNm contrairement à l’ADN à la capacité de quitter le noyau par les pores de la membrane nucléaire pour aller dans le cytoplasme.

Étape 2 : La traduction

Dans le cytoplasme, à partir de l’ARNm les ribosomes assurent la synthèse des protéines en s’attachant au brin d’ARN. Ils « lisent » le code et le « décrypte » avec les acides animés appropriés pour synthétiser la protéine.

Vous l’avez donc compris, l’ARNm injecté dans les vaccins codent la protéine S du SARS-coV2. Une fois synthétisée par les ribosomes, la protéine Spike (Protéine S) est exprimée à la surface de nos cellules puis va être prise en charge par les cellules présentatrices d’antigènes.

Cette présentation et sa prise en charge vont déclencher une réponse immunitaire avec la production de cellules immunitaires : les lymphocytes B et les lymphocytes T. Ces derniers sont appelés les lymphocytes mémoires car en cas de rencontre ultérieure avec cette protéine S (en cas d’infection avec le coronavirus, les lymphocytes T pourront la reconnaître et la combattre avant que l’infection ne se développe)

Pourquoi le vaccin a t-il été si rapidement synthétisé?

Jusqu’à maintenant, aucun vaccin à ARNm n’avait été homologué. Mais la recherche sur ce type de technologie date de plus de 20 ans.

Notamment la recherche concernant l’immunité contre les coronavirus à l’occasion des précédentes alertes (SARS-coV en Asie en 2003, MERS-coV en Arabie Saoudite en 2012). Les chercheurs savaient donc qu’il fallait cibler la protéine S pour obtenir une réponse immunitaire efficace.

De plus un effort scientifique et financier sans précédent a également aidé au développement rapide de ces vaccins.

De nombreuses personnes craignent de se faire vacciner par manque de recul sur de possibles effets du vaccin à long terme. Les essais de phase II et III n’ayant débuté que fin juillet 2020 pour les plus avancés, il est vrai que par définition on ne dispose que de quelques mois de suivi. « On s’accorde à penser que des événements graves peuvent survenir jusqu’à six mois après une vaccination, et il peut exister des effets secondaires très rares que l’on ne verra pas tant qu’on n’aura pas vacciné un très grand nombre de personnes », estime Marie-Paule Kienny, la présidente du comité vaccin Covid-19 dans un entretien au Figaro.

La vaccination signifie t-elle l’arrêt du port du masque?

Pour beaucoup d’entre nous, la vaccination est synonyme de retour à une vie normale, sans le port du masque et le respect des gestes barrières. Malheureusement, nous n’avons pas suffisamment de recul pour répondre à cette question.

L’objectif du vaccin est de protéger les personnes à risques (celles qui peuvent développer des formes sévères d’infection au coronavirus) pour éviter les décès et les hospitalisations. Le vaccin est efficace contre la maladie en réduisant ses effets.

Les données ne sont pas suffisantes pour savoir si le vaccin est également efficace contre l’infection (vaccin stérilisant) et s’il limite la contagiosité du coronavirus, donc nous devrons toujours porter le masque.

Et pour finir.. devra t-on se faire vacciner tous les ans comme pour la grippe?

La Covid-19 deviendra probablement une maladie à recrudescence saisonnière comme la grippe. Mais tout comme pour le port du masque, les données sont insuffisantes aujourd’hui pour répondre à cette question.

Si l’immunité acquise par le vaccin ne dure pas plus d’une année, il sera nécessaire de se vacciner régulièrement (comme pour le virus de la grippe).

De même, si le virus acquiert sur plusieurs années des mutations lui permettant de ne plus être reconnu par une personne vaccinée ou qui a déjà fait une COVID, il faudra un vaccin adapté aux nouveaux variants qui pourraient circuler.

Aujourd’hui, les mutations du virus n’affectent pas la protéine S du virus.

Sources :

  • Vaccins contre la COVID19 : questions et réponses, version n°2 du 29 décembre 2020, Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française.

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